samedi 17 août 2019

L’importation en Haïti des produits en ‘‘styrofoam’’, dépend-t-elle de la présence des forces de l’ordre sur la frontière ?


L’importation en Haïti des produits en ‘‘styrofoam’’, dépend-t-elle de la présence des forces de l’ordre sur la frontière ?
Les frontières ne sont pas gérées avec la bible, mais plutôt avec des fusils et des lois.

Étant à l'écoute de l'émission # 8 d’Haïti Climat[1]du 19 juillet 2019 avec le Ministre haïtien de l’Environnement, Joseph Jouthe, je l'ai entendu faire cette déclaration. Il expliquait comment la liberté de la frontière du côté d’Haïti est due à la non-présence des autorités locales sur sa quasi-totalité, ce qui favorise par la suite la circulation sans contrôle des biens et des personnes.

En effet, j’ai pu comprendre encore une fois que la préservation de notre souveraineté, ce bien si précieux que nous avons acquis aux prix du sang et des âmes, mais détenons précairement, ne peut se faire encore que par des armes. Nous sommes tous, somme toute,  tenus à toujours être prêts à des manifestations de défense armées. Ce qui justifie la maxime latine : sivis pacem para bellum ; si tu veux la paix, prépare la guerre.

Il est de règle que les frontières sont contrôlées et sécurisées par l’armée, puisque le moindre envahissement armé d’un autre Etat sera considéré comme une déclaration de guerre. Et, de ce fait, il faut alors une force adéquate et proportionnelle pour défendre et protéger le territoire attaqué.

En cet instant où nous écrivons cet article, de fait, il n'existe pas de Force Armée d’Haïti (FADH) opérationnelle. Le groupe d'hommes et de femmes à qui on attribuerait bien cette qualification est baptisé au nom du Corps de Génie Militaire (selon le site du Ministère de la Défense : https://md.gouv.ht/corps.php) avec comme attributions d'intervenir surtout lors des évènements naturels et autres cas qui nécessiteraient leur intervention technique suivant les spécialisations disposées. On aurait dit un corps militaire humanitaire !

Parti de ce constat, sans même faire ‘‘un zoom in’’ sur les causes, il est une réalité indéniable que nous n'avons pas physiquement d'armée en Haïti. Point de moyens forts de défense nationale alors. Le principe juridique s’élucide en ce cas à raison en déclarant que : sans la force, la loi est un tigre en papier.

Justement, cette cause - l'absence de l'armée - produit comme effet notre situation d'assujettissement ; à toujours subir des autres. Nous sommes obligés à nous conformer et à travailler aux intérêts de tous ceux qui nous considèrent comme une vache à lait. D’où la faiblesse de notre diplomatie, de notre État. Ainsi il ne saurait être autrement lorsque des mesures étaient prises en dates du 9 août 2012[2] et du 10 juillet 2013[3] par arrêtés présidentiels d'interdire l'entrée sur notre territoire des produits de styrofoam. Tandis qu'ils constituent un pilier important dans l'économie dominicaine dans ses exportations vers Haïti, ils sont des éléments très nuisibles à notre environnement avec une durée de vie de 1 000 ans[4] avant leur dégradation. Cependant, selon le Ministre haïtien de l’Environnement : " les dominicains produisent parce qu’ils ont des demandes". Ces arrêtés, définitivement n’arrêtent rien !

‘‘Konstitisyon se papye, bayonèt se fè’’. Quel est l'instrument de force de cette mesure ?

Sur des kilomètres que longe la frontière, la présence des autorités haïtiennes ne se font remarquer que sur trois points, affirme le Ministre.  De surcroît, il a ajouté qu'en outre d’absence de forces contraignantes, le manque d'argent pour payer les gardes forestiers est un élément complémentaire à la non-application de ces mesures à cause des citoyens qui n'honorent pas habituellement leur obligation fiscale. Il a profité pour féliciter les anciens ministres qui ont fait beaucoup d’efforts pour améliorer ces genres de situation et que c'est à son arrivée au ministère qu'il a compris ce qu’ils confrontaient comme difficultés. ‘‘Lèw' minis wa konprann !’’


La Fontaine nous l'avait appris depuis très longtemps : ‘‘La raison du plus fort est toujours la meilleure’’. Aura-t-on jamais raison ? A quoi sommes-nous destinés en tant qu’Etat lorsqu'on sait qu'en diplomatie la position de force dépend de ses moyens militaires ?


L'environnement qui est un bien commun tout en n'appartenant à personne, est un aspect de notre État par lequel se terni notre souveraineté. N'accusant personne même quand nous sommes tous responsables à un certain niveau, il est très important de plutôt savoir qui peut aider à améliorer et/ou à résoudre le problème. C'est la mission de chaque citoyen de contribuer par des gestes si petits qu'ils soient ou même insignifiants, à la protection de notre environnement, parce que ‘‘tout sak’ pa anyen plen yon panyen’’.


Même quand rien n’est encore fait légalement comme c’était précisé dans le dernier arrêté pour importer de préférence ‘‘…d’intrants, de récipients, de produits en papiers ou carton 100% biodégradable, tel que les sachets et sacs à base de fibre, de sisal ou de pite’’, si les commerçants haïtiens avaient décidé eux-mêmes de ne plus acheter ces produits malgré leur fournissement à outrance, ce serait une alternative de poids aux armes qui forcerait la République voisine à produire ces mêmes objets certes, mais de nature différente des styrofoams.

D'où un rôle capital des associations des consommateurs, des organisations des marchands, des chambres de commerce et d’autres organisations de la société civile, d'unir les voix et les positions des acteurs principaux directs du commerce au profit également de l’environnement.



Mariot ESTIMABLE

Samedi 17 août 2019


… 1. Il est formellement interdit de fabriquer, d’importer, de commercialiser et d’utiliser, de quelque manière que ce soit, les sachets en polyéthylène noir;
2. Il est formellement interdit de fabriquer, d’importer, de commercialiser et d’utiliser, sous quelque format que ce soit, les objets en polystyrène expansé (PSE ou PS cristal ou styrofoam) à usage alimentaire unique, tels que plateaux, barquettes, bouteilles, gobelets et assiettes…
… Il est porté à la connaissance du public en général que le Conseil des Ministres, en sa séance du 10 Juillet 2013, a adopté un arrêté  interdisant la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation, sous quelque format que ce soit,  des sacs en polyéthylène et des intrants et objets en polystyrène expansé (PSE ou PS cristal ou styrofoam) à usage alimentaire unique, tels que plateaux, barquettes, bouteilles, sachets, gobelets et assiettes. Ledit arrêté, remplaçant celui du 9 Août 2012, témoigne de la volonté des autorités de prendre toutes les mesures garantissant un environnement sain à la population en vue d’un meilleur cadre de vie ainsi que de promouvoir une culture de recyclage et d’usage de produits biodégradables susceptibles de protéger l’environnement.
Dès l’entrée en vigueur dudit Arrêté, soit à partir du 1er Août 2013, tout arrivage de colis contenant ces objets sera confisqué par les autorités douanières et les propriétaires sanctionnés conformément aux dispositions du Code Douanier.
Parallèlement, les dispositions nécessaires seront prises par le Ministère de l’Economie et des Finances en vue de faciliter l’importation d’intrants, de récipients et produits en papier ou carton 100% biodégradable ainsi que les sachets et sacs à base de fibre, de sisal ou de pite…
[4] http://www.siedmto.fr/tri-et-prevention-des-dechets/duree-de-vie-des-dechets/

lundi 22 juillet 2019

Atelier de formation sur le Genre et les changements climatiques


Les 19, 20 et 21 juillet 2019 s'est tenu au Collège Catts Pressoir (à Port-au-Prince) un atelier de formation pour une vingtaine de journalistes et d'étudiants en communication sociale sur "le genre et changement climatique, comment s'adapter".
Organisée par PANOS, UNITE CARIBBEAN, ACCLED/HAITI CLIMAT et supportée pa l'ambassade de France en Haïti, cette formation a pour objectif spécifique d'accroitre la capacité des journalistes à mieux comprendre les enjeux du changement climatique auprès des populations les plus vulnérables et particulièrement les impacts du changement climatique sur les femmes.

Les thématiques et les différents grands points abordés par les intervenants sont :

Manifestations et conséquences des effets du changement climatique dans la Caraïbe / la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) / les enjeux de la lutte contre les changements climatiques en Haïti.
Intervenant : Raoul VITAL, Responsable de communication au projet Adaptation basée sur les écosystèmes - MDE/PNUD. Professeur à la FASCH

Impacts, effets et conséquences du changement climatique sur les femmes ; Genre et climat : l'invisibilisation de la femme face au débat actuel ; Les mesures d'adaptation envers les populations vulnérables ; Le rôle des femmes dans l'adaptation aux changements climatiques.

Intervenante :
Valentina MORENCY, consultante en affaires d'équité de genre ;
Comment intégrer l'approche du Genre dans le domaine du Climat - Énergie ; L'évolution de la question genre et les changements climatiques à l'échelle internationale.

Intervenante :
Alexandra Vanessa Destin PIERRE, Ing. Architecte, spécialiste en eau, environnement et éducation au développement durable, M. Sc. Coordonnatrice de projet : Renforcement des capacités pour la gestion des risques de désastres et la résilience climatique / Île-à-Vache. Direction des Changements Climatiques, Ministère de l'Environnement.

Comment traiter de la thématique dans les médias ? Pourquoi les médias doivent traiter le changement climatique ?  Comment porter la population à s'intéresser aux sujets sur le changement climatique ?  Avantages et inconvénients de se spécialiser en changement climatique. Comment faire choix d'un bon sujet ? L'angle de traitement. Les sources d'information ? Les illustrations.


Intervenants : Jean Phares JÉRÔME, Patrick ST - PRÉ, et Valéry FILS-AIME journalistes et responsables d'Actions pour Changement Climatique, l'Environnement et le Développement Durable (ACCLED).





Les négociations à la CCNUCC et l'accord de Paris : quelle dynamique, quelles sont les positions des parties et quel est l'enjeu ?

Intervenant : Raoul VITAL, Responsable de communication au projet Adaptation basée sur les écosystèmes - MDE/PNUD. Professeur à la FASCH.






Ces différentes thématiques étaient entrecoupées par des témoignages traitant des l'approche de cette thématique dans leur pays,  de deux journalistes venant de la Sainte-Lucie et de la Dominique, respectivement Stan BISHOP et Joni DURAND.



En outre, la présentation de l'assistante directrice du Collège Catts Pressoir, Mme Marilyn V. Étienne. Elle a présenté les étonnantes réalisations de l'établissement au profit surtout de la communauté grâce à l'oeuvre quasi exclusive des élèves, lesquels apportent chaque mois environ 250 noyaux/pépins pour le programme de reboisement.




Ce séminaire permettra aux journalistes non seulement d'être mieux outillés pour traiter des sujets relatifs au changement climatique, mais aussi contribuera à laisser davantage d'espace de traiter de ces questions dans les médias qui, antérieurement, étaient toujours reléguées en arrière plan. Aussi, il a comme conséquence de mettre en réseau ces journalistes participants et permet également un début de spécialisation des journalistes dans ce domaine.


Le dernier jour était scellé par une visite à Wynne Farm, une réserve écologique, à Kenscoff où nous avons découvert la richesse de la biodiversité haïtienne.



A souligner que c'est en ce lieu qu'à été trouvée une nouvelle espèce d'abeilles qui jusqu'à date n'est nullement présente ailleurs.


Pour plus d'informations sur ce sujet et d'autres y relatifs, vous pouvez vous rendre sur les plates formes des différents sites suivants :

www.paircc.org
www.panoscaribbean.org
www.haiticlimat.com



Mariot ESTIMABLE