samedi 13 décembre 2025

Du 3 au 7 décembre 2025, l'organisation Volontariat pour le Développement d'Haïti (VDH) de concert avec ses partenaires ont formé à Cap-Haïtien une vingtaine de formateurs sur l’Appui à la Participation Politique et Électorale de la Société Civile (APPESC).



Faire entendre sa voix et tracer sa propre voie sont à la fois une nécessité et, parfois, une obligation civique. Toute expression révèle celui ou celle qui l’émet : elle traduit son intention, ses valeurs, voire tout son être. S’exprimer, choisir, déléguer — autant de gestes qui, en apparence simples, constituent en réalité des actes de pouvoir. Mais bien désigner — choisir avec discernement — est plus difficile, et pourtant essentiel. C’est précisément à ces moments cruciaux que se joue la crédibilité d’une société démocratique : lors des élections.

 C’est dans cette perspective, guidée par la volonté de contribuer à une stabilité politique durable, que le VDH, en partenariat avec le Fonds pour la Consolidation de la Paix, le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a réuni 21 formateurs à l’hôtel Retrouvailles de Cap-Haïtien. Les modules abordés ont couvert ces sujets : Opération Électorale ; Technique de Mobilisation pour la Participation Politique et Électorale ; Les Enjeux liés à la Participation des Femmes aux élections en tant qu'électrices et candidates ; Techniques d’animation et de facilitation par les pairs ; Logistique liée à l’organisation de formation de pairs éducateurs ; Prévention de l’exploitation et des abus sexuels.

 

La jouissance et l'exercice du droit de vote est un chemin démocratique bien sillonné pour élire les candidats selon que leur programme répond aux attentes et au besoin de leur communauté. C'est dans cette optique que les formateurs seront, dans les semaines prochaines qui précèderont les élections, envoyés sur le terrain afin de mobiliser et de sensibiliser les citoyens sur l'importance et la nécessité de voter. Cette dynamique vise aussi les candidats afin qu’ils soient en harmonie avec leur électeurs dans le souci d’identifier les problèmes définis en collaboration avec les membres de la communauté et de prioriser leur solution au sein de leur programme tout au cours de leur mandature. Cette démarche nécessitera aussi certainement a ce  que le contact soit toujours maintenu entre les électeurs et les élus afin d'être au courant des avancées, de supporter les mandatés s'il le faut ou de les rappeler leur responsabilité que tous ils ont autorisé à les représenter pour obtenir des résultats escomptés.

 Cependant, cette dynamique citoyenne se heurte à une réalité préoccupante : l’insécurité persistante dans certaines régions clés. À l’approche des élections générales, suivant le calendrier électoral remis au Conseil Présidentiel de Transition le vendredi 14 novembre 2025, prévues pour le 30 août 2026, toute la machine électorale se met en branle avec ses accessoires, y compris des partenaires nationaux et internationaux, pendant que l’Ouest et l’Artibonite du pays sombrent continuellement dans un chaos d’insécurité, un principal facteur contradictoire à la réalisation de tout scrutin. Tandis que ces deux départements sont réputés détenir chacun le plus grand pourcentage de la population électorale, leur population a aussi migré grandement et bon nombre d’entre eux n’ont pas eu le temps de sauver leur carte d’identification à cause de leurs maisons incendiées ou des pluies de balles lors des envahissements des gangs.

Face à ce contraste, le scepticisme grandit. On peut légitimement s’interroger : peut-on organiser des élections dans un pays où l’État semble abdiquer ses responsabilités fondamentales ?



Mariot ESTIMABLE